Jules P. Cézère
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Créditez : Misery Angel
Date d'inscription : 29/01/2009
 | | Sujet: _ Palpitations | Libre Dim 1 Fév - 3:02 | |
| Un calme olympien régnait. Le soleil avait disparu, laissant place au crépuscule de la nuit, une nuit digne de Russie. Le froid était si intense que l’emmitouflement du jeune homme ne paraissait être qu’un infime et ridicule bout de tissu. Le Français avait beau avoir vécu deux ans à Saint-Pétersbourg, il avait toujours en lui cette âme de pur Occidental, réticent aux températures hivernales du continent. Autant dire que son arrivée en Russie a été assez tumultueuse, entre le thermomètre qui descend bien bas (HJ : Petite pensée pour Jean Gabin : C'est le Noord xD), l'éloignement de sa terre d'origine et l'adaptation à un nouveau mode de vie .. Toutefois, Jules aurait pu avoir le mal du pays et rentrer à Paris, dans sa petite chambre d'étudiant, afin d'y terminer ses études dans l'espoir d'acquérir une expérience digne d'un poste à responsabilité dans une grande entreprise, ou une Maison de disque, d'édition, allez savoir. Son destin aurait pu être tout tracé. Mais ce ne serait plus Jules s'il n'y avait pas cette petite dose d'inconscience, de folie, d'inconnu. Avide de nouvelles aventures, toutes plus palpitantes les unes que les autres, il ne se fit pas prier lorsqu'on lui proposa de venir affronter le grand froid de ce petit village, Litosvk. Cette nuit-là était d'ailleurs excellente pour se changer les idées, et éclairer sa lanterne.
Les carillons de l’horloge de la place sonnaient Minuit, ce qui fit sursauter Jules. Le silence était tel que ces carillons résonnaient jusqu’à l’entrée du village. L’ambiance était étrange, il y avait comme un malaise, il ne se sentait pas à l’aise. Pourtant courageux et sans-peur, plutôt bagarreur, il excluait –jadis– totalement l’idée que des « vampires » puissent avoir envahis la ville. C’était totalement insensé. Des vampires, et puis quoi d’autre ? Batman et Robin ? Non, c’était ridicule. Au départ, ça l’était. Et puis, quelque chose en lui le persuadait d’y croire, de croire à cette existence. Sans connaître la vérité, le jeune homme, débarqué à Litosvk depuis quelques jours, s’enfonça dans les ruelles de la ville, alors que l’heure était propice aux prédateurs. C’était peut-être la raison pour laquelle il comptait s’y aventurer.
Les ruelles étaient sombres, et désertes ; seule la faible lumière des quelques lampadaires municipaux éclairait les trottoirs. Jules se sentait pousser des ailes au fur et à mesure qu’il avançait, croyant être capable de braver le froid, les vampires. Prisonnier de son assurance, il ne fit pas attention à sa direction, et s’engouffra lentement dans la forêt.
Un craquement se fit entendre, puis un autre. Sur ses gardes, le jeune homme était aux aguets et ne cessait de lancer des regards furtifs et extrêmement attentifs autour de lui. Un nouveau craquement. Il n’était pas seul, quelqu’un était près de lui, très près de lui, il se rapprochait. Jules, dénué de toute assurance, au paroxysme de l’inquiétude comme de l’excitation, restait immobile, perdu dans cette forêt. Les craquements, dûs à des pas, excessivement rapides, semblaient parvenir de tous les côtés, ils étaient plusieurs, ou la personne en question était pourvue d’une vitesse légendaire. Cependant, ces craquements s’estompèrent, au profit d’une respiration forte, accélérée. Le pouls de Jules, quant à lui, était soutenu, son cœur battait la chamade. Et si c’était un vampire ? S’ils existaient réellement ? Il était partagé entre deux sentiments ; l’excitation était de mise, enfin il allait peut-être découvrir la vérité, cependant, l’inquiétude le rongeait, il était trop jeune pour mourir. Et surtout bouffé par un vampire, excusez-moi l’expression. Non, ce serait une fin trop injuste au goût du jeune homme. Sa vie ne pouvait pas s’achever ce jour, ce n’était pas son heure, il le savait. Aussi, il tenta une approche, dans l’espoir d’accélérer la rencontre.
La respiration de la personne, ou la créature, s’était apaisée. Elle était d’autant plus effrayante car elle paraissait calme, mystérieuse, fascinante et dangereuse à la fois. Les feuilles des arbres virevoltaient au rythme impétueux du vent, donnant à la scène un caractère particulièrement angoissant. Soudain, le souffle régulier de la personne reprit, sans aucune parole. Il était complètement impossible au jeune Cézère de distinguer s’il s’agissait d’une personne ou d’un animal, ni de définir sa position précise, bien qu’il sentait qu’il était tout proche. De nouveau, les craquements. Il se déplaçait, Jules alla jusqu’à se demander s’il ne volait pas parfois, tant cet individu était difficile à cerner. Soudain, il sentait quelque chose se poser sur son épaule. Pétrifié, il fut incapable de bouger ne serait-ce que le regard, le temps d’une minute. Doucement, il baissa les yeux et remarqua, dans l’obscurité des bois que seule la Lune illuminait, que ce quelque chose se définissait plutôt comme quelqu’un. C’était donc une personne. Un homme ? Une femme ? Humain, Vampire ? Alors qu’il voulut ouvrir la bouche, la main glissa de son épaule vers son torse. Une pulsion secoua le jeune homme, qui se retourna subitement. Surprise !
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