Bad day, Bad News / Libre.

« Oh. Comme c’est mignon. »
Devant elle ; une petite fille venait de cueillir une fleur pour la tendre à sa mère. C’était pathétique, mais les humains étaient comme ça. Si elle avait eu l’occasion, Aby aurait adoré croquer le cou de cette jeune fille – mais c’était impossible. Trop voyant, trop méchant. Il fallait prendre le pouvoir en douceur, et Aby obéissait aux ordres. Habillée d’une veste en cuir noire et d’un jean qui affinait encore plus sa taille de guêpe, Aby se promenait depuis une demi-heure, profitant des nuages perpétuels, à la recherche d’une quelconque once de distractions. Elle ne savait pas quoi faire et tournait en rond, agacée par l’ennuie mortel qui la saisissait. Au moins, quand elle était en Amérique, elle pouvait chasser et traquer à sa guise. Sa liberté lui manquait – mais sans doute le jeu en valait il la chandelle, en tout cas, tous les vampires le disaient. Elle espérait ne pas attendre pour rien.
Driing. Téléphone, Mlle.

« Allo ? »
« T’es où ? »
« Quelque part sur terre, j’imagine. Qu’est-ce que tu veux ? »

Pause et hésitation au bout du fil. Un ricanement stupide s’échappa de la bouche de son interlocuteur, et Aby laissa échapper un grognement malgré elle. Sa main se referma sur elle-même, et si elle avait été encore une humaine fragile, ses os se seraient sans doute cassés.

« Jason, la prochaine fois que je sens une once de ton odeur à moins d’un kilomètre de moi, je ferai mon possible pour arracher chacun de tes membres très, très lentement, jusqu’à ce que tu sois mort. Tu m’entends ? »
« Pourquoi tu t’énerves, Ab’ ? Ton odorat ne dépasse pas 500 mètres, de toute façon. »

Nouveau grognement, plus fort celui-ci. Il lui tapait sur les nerfs, cet idiot de vampire mal léché.

« Mon odorat te montrera ce qu’il me permet de faire quand je t’aurais trouvé. Si tu viens ici, Jason, tu es mort. »

Elle raccrocha son téléphone, avec tellement de violence que le clapet s’explosa en morceau. Elle balança l’appareil au loin, travers le parc, tellement rapidement que personne ne vit. Si elle avait été seule, sans doute aurait-elle fait pas mal de dégats – mais trop de témoins l’entouraient. Elle regarda autour d’elle et repris sa marche, sentant la colère monter en elle à vitesse grand V. Malheureusement pour elle, avant même qu’elle ne puisse ruminer en paix, quelqu’un lui adressait la parole d’une voix forte. Elle se retourna, l’air menaçant.