Se promène .. { Libre, pour un humain.

« Mais bon sang, je t’ai dit que tout allait bien ! ». Evana soupira d’agacement, perdue dans ses pensées, le téléphone collé contre l’oreille. Cela faisait des heures, maintenant, qu’elle débâtait avec sa tante. « Cette ville est trop glauque pour vous… Vous devriez rentrer. Toi et Démétra. Pense à ta sœur ! ».
Pense à ta sœur. C’était l’excuse préférée des adultes qui l’entourait. Mais pense donc à ta sœur, Evana ! Comme si elle n’avait pas pensé qu’à ça depuis ce fichu accident.
« On ne partira pas. On est chez nous ici, et Démétra va très bien. Viens nous voir à l’occasion. »
Elle savait que sa tante ne le ferait pas. Comme la mère des filles, elle avait grandi ici, à Litovsk, et savait très bien sur quel pied danser. La petite ville avait toujours été froide et un peu obscure, n’empêche que depuis un certain temps, il y avait de quoi avoir peur. La grand-mère d’Evana avait sans doute contacté sa tante dans l’espoir de raisonner les filles ; mais de toute façon, elles ne partiraient pas.
D’abord, il y avait James, et Brett pour Démétra. Ensuite, Evana doutait fort qu’il soit toujours possible de quitter la ville – avec la récente prise de pouvoir, ils semblaient tous… cloitrés ici. Certains voulaient partir, mais Evana doutait qu’ils y arrivent un jour.
Maintenant qu’elle connaissait la vraie nature de ces arrivants, elle savait aussi les conséquences de leur présence. Elle avait peur – mais pas pour elle. Pour Démétra, qui n’était qu’une jeune fille, et pour ses amis en général, qui étaient suspicieux pour la plupart, mais qui ne savait pas très bien ce qui se passait. Bientôt, la vérité éclaterait de toute façon au grand jour – et ce jour là la panique serait sans doute rapidement lancée.
Evana avait déjà vu James à l’œuvre, et imaginer des tonnes de vampires lancés sur des humains en proie à la panique l’effrayait d’autant plus que leurs chances de survie étaient minces. Elle se demandait ce que serait l’issue de cette histoire – mais elle se sentait rassurée, d’une part, par la présence de James. La sauverait-il, en cas de problème ? Elle avait entendu parler de leur chef tyrannique – très peu pour elle. Encore plus effrayant que tous ces vampires réunis.
Perdue dans ses pensées, et marchant lentement, Evana n’eut le temps de réaliser qu’elle fonçait droit sur quelqu’un que lorsque cette personne l’attrapa d’un bras ferme, lui évitant la chute.
La poigne lui fit d’abord penser à un homme, mais un coup d’œil rapide lui montra une jeune femme magnifique qui se tenait droite devant elle.
Evana écarquilla les yeux, lorsque la femme s’excusa. Elle se demanda si elle était l’un des leurs, mais voyant le manque d’agressivité dans les yeux de la jeune femme, elle sourit légèrement.
« Ca ne fait rien. Je ne regarde pas où je marche. »
Elle sourit légèrement tout en remettant en place son pull et ses cheveux, hochant doucement la tête.